La boutique de l’imprimeur-libraire est bien sûr le premier endroit dans la ville où trouver les livrets de la Bibliothèque bleue. Atelier de fabrication, aussi bien qu’entrepôt de stockage et magasin de vente, en gros comme en détail, toutes ces fonctions sont rassemblées en un même lieu : une maison fort semblable à ses voisines. Elle est le plus souvent située dans un quartier spécialisé.
C’est en général la propre maison d’habitation de l’imprimeur qui sert à l’ensemble de l’activité. Outre la cuisine, le rez-de-chaussée est occupé par la boutique, qui se prolonge parfois par un étal sur la rue, abrité par un auvent. On y trouve bien sûr la production propre, prête à être vendue, mais aussi des ouvrages imprimés par des confrères. La vente peut se faire à l’unité pour le client occasionnel, mais aussi par douzaines pour le professionnel, libraire sédentaire ou colporteur. Les catalogues précisent parfois que certains titres peuvent être vendus en feuilles non pliées.
Dans les étages, les chambres accueillent l’imprimerie proprement dite qui s’organise autour de la presse et de ses accessoires : châssis, encriers, balles à encrer, casses, composteurs, galées, réglettes, marbre en pierre pour la mise en forme…
La réglementation de l’Ancien Régime impose à chaque imprimeur de posséder un nombre minimum de presses et de fontes de caractères. Chaque presse nécessite au minimum quatre compagnons ou apprentis pour un fonctionnement optimal : outre deux pressiers, il faut un compositeur qui prépare la feuille suivante et un apprenti en charge du rangement des caractères issus de la feuille précédente.
Sous les toits, le grenier abrite les stocks de papier et les feuilles imprimées en attente de pliage et de brochage avant la mise en vente.