L’école et l’apprentissage en général, par les enfants comme par les adultes, sont deux thèmes incontournables de la Bibliothèque bleue.
Manuels scolaires avant l’heure, les livrets bleus couvrent les champs d’un savoir de base que les milieux modestes veulent et peuvent acquérir : lire, écrire et compter.
Lire et écrire
L’abécédaire est le livre qui donne à l’écolier les bases de la lecture. Il s’accompagne parfois d’un syllabaire, qui permet d’associer les lettres pour les prononcer correctement : le « b-a ba » en quelque sorte !
Les manuels dits de « civilité » ont pour but d’apprendre à lire et à écrire en lettres cursives. On crée un caractère typographique spécifique pour ce faire. L’élève devient ainsi autonome pour comprendre et rédiger des messages ou des documents au quotidien. L’orthographe est également au programme.
Compter
Les livres d’arithmétique se présentent sous la forme de règles de calcul suivies de quelques problèmes que l’écolier doit résoudre. On est frappé par la longueur des textes explicatifs et par la part réduite des chiffres !
Continuer la lecture
La religion catholique est omniprésente dans les ouvrages d’apprentissage : l’Église assume en effet au 17e siècle l’essentiel de l’enseignement.
Les premiers textes que les enfants déchiffrent dans les abécédaires sont bien souvent les prières élémentaires, Pater noster ou Ave Maria ; les textes des civilités contiennent eux aussi de nombreuses édifications morales et les imprimeurs les présentent souvent comme rédigés par des prêtres ; enfin, il n’est pas rare que les enfants continuent de lire ou d’apprendre par cœur des livrets religieux, comme le Miroir du pécheur.
Réciter des Fables
Seule publication destinée aux écoliers à se démarquer quelque peu de la religion chrétienne, les fables sont apprises et récitées comme aujourd’hui. Dans la Bibliothèque bleue, on ne trouve aucune trace de La Fontaine, auteur contemporain et trop mondain, mais Esope, son inspirateur grec, est en revanche imprimé et réimprimé durant plusieurs siècles. Chaque fable, illustrée systématiquement d’une gravure, s’achève sur une morale parfois mise en valeur par des caractères d’imprimerie différents.
La bonne conduite est toujours une « obsession » de la pédagogie du temps ; ces préceptes moraux, la discipline qu’ils imposent et la manière dont ils doivent être appris nous révèlent une conception de l’école bien différente de celle d’aujourd’hui.